historiqueLa Municipalité se situe à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Montréal, près de la rivière Yamaska. Anciennement, on identifiait les lieux sous l’appellation de Burtonville, attribuée par le Seigneur Pierre-Dominique Debartzch (1782-1846), en mémoire de son ami anglais Burton, membre du Parlement Provincial. Ce nom ne fut pas très populaire.

Autrefois, Saint-Césaire comprenait les paroisses de l’Ange-Gardien, Saint-Paul-d’Abbotsford, Rougemont ainsi qu’une partie des paroisses de Sainte-Brigide-d’Iberville et de Saint-Pie.

Les premiers colons furent d’abord des anglo-protestants et déjà en 1800, un groupe imposant de colons vivaient à Saint-Césaire. Mais tout porte à croire que la première maison a été construite en 1775.

Le 4 juin 1822, c’était la bénédiction de la petite chapelle de bois, remplacée par une église dont la construction a commencé en 1893 et ne fut terminée qu’en 1914. Les paroissiens sont très fiers de leur église, car c’est une des plus grandes et des plus belles de la région. Le 29 septembre 1985, un incendie détruit complètement l’église conçue par Casimir Saint-Jean. Les photographies dans les journaux laissent voir des murs calcinés, un toit, une façade et un clocher emportés par les flammes. Une catastrophe naturelle a détruit un autre témoin de notre patrimoine puisqu’aucun gicleur ou système de prévention ne se trouvait à l’intérieur. L’œuvre de Saint-Jean n’existe dorénavant que sur pellicule photographique.

Les sœurs de la Présentation prêtent une salle et leur chapelle à la population pour des offices religieux. Dès octobre, les marguilliers et le curé Réginald Deslandes rencontrent l’architecte de Sherbrooke, Louis Faucher. Suite à des consultations qui recommandent de ne pas utiliser les matériaux de l’église de 1893, la fabrique décide de faire démolir ce qui reste de l’église. La firme de Louis Faucher, avec Laurent St-Pierre son assistant, obtient le contrat pour les plans d’un nouveau lieu de culte. La démolition est confiée à M. Gilles Lemieux de Granby.

La première pelletée de terre se fait le 30 juillet 1986, la bénédiction de la pierre angulaire et des cloches, le 5 avril 1987 et la bénédiction du temple, le jour de Pâques, le 19 avril 1987.

Et que dire maintenant du Collège, dirigé par les frères Ste-Croix et du Couvent, dirigé par les religieuses de la Présentation de Marie, fondés tous deux par Messire J.André Provençal, sir de Saint-Césaire pendant 39 ans, soit de 1850 jusqu’à sa mort en 1889. Un monument lui fut érigé lors du centenaire de Saint-Césaire, en 1922.

Le Collège et le Couvent ont dispensé l’instruction aux enfants de chez nous et des environs et même à plusieurs de Montréal et des États de la Nouvelle-Angleterre. Les élèves de ces institutions ont conservé pour leur Alma Mater une amitié presque légendaire.

Aujourd’hui, l’école Saint-Vincent et l’école secondaire Paul-Germain-Ostiguy dispensent aussi l’instruction aux enfants de Saint-Césaire et des municipalité environnantes.

Des années d’histoire ont apporté à Saint-Césaire des transformations et une réputation de ville hospitalière où chacun a trouvé son coin de soleil et où il fait bon vivre.

Saint-Césaire est un centre industriel, agricole et artisanal. La campagne possède des fermes très productives en raison de son sol qui répond bien à différentes cultures spécialisées.

Le plus récent dictionnaire toponymique du Québec cite la date de 1845 pour la première élection municipale de Saint-Césaire. Elle s’inscrit tout simplement dans le cadre de l’Acte pour faire de meilleures dispositions pour l’établissement d’autorités locales et municipales dans le Bas-Canada, voté par l’assemblée législative à cette date. Toutefois son abolition en 1847 entraîne automatiquement la disparition de la Municipalité de Saint-Césaire. Ce n’est qu’avec la nouvelle loi – Acte des municipalités et des routes du Bas-Canada- que le tout sera rétabli en 1855. Dès 1857, une demande pour la création d’une corporation municipale du village est faite.

Cette dualité des municipalités rurales – la paroisse et le village – trouve sa raison d’être ainsi :

« De toutes les raisons invoquées quant à cette division d’une localité rurale en deux corporations municipales distinctes, celle de la répartition du fardeau fiscal est la plus souvent mentionnée. En effet, les taxes, qui servent à l’amélioration des services, doivent être partagées entre tous les contribuables d’une même localité. Or, dans plusieurs localités, il est de plus en plus courant qu’une partie de la population refuse de payer pour des services profitant à une autre partie de la population.

De fait, les résidants des campagnes et des villages sont loin d’avoir des intérêts similaires. Les premiers se préoccupent particulièrement de l’ouverture des chemins de colonisation, de l’entretien des fossés et des chemins durant la saison hivernale alors que les villageois souhaitent la réfection des trottoirs, le pavage et l’éclairage des rues, l’installation d’un réseau d’aqueduc et d’égouts, l’établissement d’équipements de loisirs, etc. »

Pour expliquer encore mieux ce choix administratif, la description du monde rural par les auteurs de L’histoire du Québec contemporain – Linteau, Robert et Durocher- est plus qu’éclairante :

Entre 1867 et 1897, la société québécoise est composée en majorité de ruraux. Il est difficile de parler de « classe agricole » car le monde rural n’est pas homogène. Il n’est pas formé uniquement de cultivateurs vivant sur leur ferme, mais compte également des villageois, dont la structure professionnelle est plus variée.

Dans le monde rural, on peut distinguer deux unités de regroupement territorial. D’une part, le village, caractérisé par un habitat groupé, est le lieu où se concentrent les services religieux et professionnels ainsi que les activités commerciales. D’autre part, il y a la zone rurale, entourant le village, souvent constituée en municipalité distincte. Certains services sont décentralisés. Par exemple, on trouve des écoles aussi bien dans les rangs qu’au village. Il en est de même pour certaines activités de fabrication comme les beurreries et fromageries.

Le rang est l’unité intermédiaire de base entre la famille et la paroisse. Socialement, c’est le lieu de solidarité entre voisins et de l’entraide qui caractérisent le monde rural. C’est aussi l’un des traits marquants du paysage rural québécois; né du découpage des terres dans les seigneuries, il survit à l’institution, en s’imposant même dans les nouvelles régions d’implantation, tout au long du 19e siècle.

Le village abrite quatre groupes bien distincts. D’abord les notables et les marchands. Ensuite viennent les artisans. Le troisième groupe est celui des rentiers. Il y a enfin les journaliers. Ainsi le village constitue le pôle central de la vie rurale. Cependant le pouvoir n’est pas monopolisé par le village; il existe dans la paroisse de « gros »cultivateurs dont l’influence est déterminante et avec lesquels la petite bourgeoisie villageoise doit composer.

Outre les villageois, les ruraux se partagent en trois grandes catégories : les cultivateurs, les journaliers et les colons.

On comprend donc un peu mieux les intérêts de chacun des groupes et que les minutes des assemblées des corporations municipales traduisent bien.

Depuis près de cinquante ans maintenant, nous sommes à l’ère des baby-boomers. Le développement du Québec, jusqu’à un certain point, va avec la courbe d’âge de cette génération. Les années 1960 marquent leur arrivée comme consommateurs et la définition de leurs nouveaux besoins se traduit dans la relation de l’offre et de la demande. Étant démographiquement important, le marché voit à leur livrer la marchandise. Même le milieu de l’habitation crée les bungalows et les maisons split-level, que la corporation du village verra à réglementer. Par une simple promenade sur l’avenue Saint-Paul, en partant de la rue Notre-Dame, on peut lire l’histoire de Saint-Césaire par les transitions architecturales qui se font d’est en ouest. Ayant dorénavant le statut de ville à partir de 1962, le nouvel Hôtel de ville dessiné par l’architecte Laurent St-Pierre de Granby en 1964 est un exemple de modernité de ces années.

On y retrouve aussi le corps policier et le service d’incendie. Les années 1970 donnent lieu à d’autres constructions importantes : l’aréna Guy-Nadeau en 1973 ainsi que 24 logements pour les personnes à faible revenu (en collaboration avec la Société d’Habitation du Québec); le chalet de services du centre des loisirs (1977).

Outre ce développement local, les minutes des procès-verbaux dévoilent un aspect propre aux municipalités durant les années 70 : les ententes intermunicipales. Le gouvernement désire « rationaliser la gestion municipale en mettant en commun services et ressources sur la fourniture des services, la délégation de compétence ou la régie intermunicipale. » Cela se traduit par des regroupements pour offrir certains services aux citoyens par l’association avec des villages voisins.

Dans les années 2000 le monde municipal est en pleine évolution. Comme certaines municipalités du Québec, Saint-Césaire passe à l’action. Après plusieurs mois de discussion, c’est le 26 janvier 2000 que la Gazette officielle du Québec publie le décret numéro 9-2000 concernant le regroupement de la Ville et de la Paroisse de Saint-Césaire. Le nom de la nouvelle ville est ‘Ville de Saint-Césaire’.

La population totale de la nouvelle ville se chiffre à près de 5000 habitants.

De janvier à juin 2000, la ville est dirigée par un Conseil formé de quatorze élus dont deux maires. Une élection générale se tient en juin 2000 pour élire le Conseil municipal de la nouvelle Ville formé d’un maire et de six conseillers représentant chacun un district électoral.

MàJ 2021-09